Pour aider les élèves en difficulté avec le code, dont les élèves dyslexiques, il convient d’aménager le travail proposé en classe, en limitant notamment la quantité de lecture et d’écriture. Voici quelques idées.
Dans tous les domaines
Lorsque la lecture et la production d’écrits ne sont pas les objectifs prioritaires de la séance, j’essaie de soulager la charge cognitive des élèves en difficulté avec le code afin qu’ils soient disponibles et « frais » pour atteindre ces objectifs. Sinon, leurs difficultés risquent bien de les pénaliser dans tous les domaines alors qu’ils pourraient être en réussite.
→ Limiter la quantité d’écrits dans toutes les activités.
Exemple : Dans un exercice de conjugaison, ne pas recopier toutes les phrases mais juste le verbe. Ne pas recopier les consignes, ne pas donner un rôle de rédacteur lors du travail de groupe, favoriser et évaluer le travail oral…
→ Limiter la quantité de lecture dans toutes les activités.
Sélectionner les passages les plus signifiants d’un document plutôt que de tout faire lire. Lire ou faire lire certaines consignes, standardiser les consignes dans la classe et/ou utiliser des pictogrammes.
→ Outiller la lecture et l’écriture.
Littérature
Lorsque la classe travaille sur un texte long, les élèves en difficulté travaillent sur un extrait (avec mise en page adaptée et codage). Cet extrait a été choisi parce que c’est un passage clé du texte et qu’il sera l’objet principal du questionnement lors du travail de compréhension. En amont, je remets l’extrait dans le contexte, je détaille ce qu’il se passe avant et j’explique le vocabulaire difficile.
Les questions de compréhension sont les mêmes pour toute la classe sauf que les élèves en difficulté ne disposent que des questions qui traitent de leur extrait.
L’objectif est d’alléger la charge de lecture tout en conservant la complexité ! Pour moi, différencier ou adapter, ce n’est pas faire plus facile mais faciliter l’accès au complexe.
Souvent, les élèves fragiles mettent beaucoup de temps pour lire et n’ont finalement que le temps de répondre au trois premières questions qui traitent presque toujours de l’explicite. Ils mettent alors fréquemment en place des stratégies de recherche de mots dans le texte et passent très rarement par la représentation mentale.
En adaptant la lecture et en limitant la quantité de texte à lire, l’objectif est de permettre aux élèves d’avoir le temps pour travailler finement la compréhension.
Ensuite, une lecture magistrale du texte dans son intégralité est nécessaire pour que tous les élèves de la classe l’aient entendu au moins une fois. Ainsi tout le monde pourra participer à la mise en commun.
Leçons
→ Donner une les leçons tapées à l’ordinateur.
→ Enregistrer les leçons sur un support audio (dictaphone).
→ Synthétiser les leçons sous la forme de cartes mentales.
C’est une super façon de travailler avec les élèves (en difficulté ou non) car une carte mentale montre le cheminement cognitif et les connaissances. Il y a très peu de texte, j’essaie d’en mettre le moins possible et de faire une place de plus en plus grande à l’image (pictogrammes, schéma, dessins…).
Quelques ressources*
→ Une liste de liens utiles sur EDUSCOL pour découvrir et piquer des idées sur les cartes mentales.
→ Un logiciel gratuit pour aider à construire des cartes mentales : Xmind (Mac/PC)
→ Deux livres pour aborder la question des pictogrammes :
Le premier « Parler et lire avec les idéo-pictos » qui est une méthode d’orthophoniste pour les enfants dysphasiques, offre un véritable dictionnaire de pictogrammes (si vous êtes comme moi, parfois en manque d’idées). Très utile, il permet aussi d’harmoniser les pictos, d’avoir une sorte d’outil de référence.
Le second « Pictologies » est un livre d’énigmes assez drôle qui m’a beaucoup aidé pour construire mes cartes mentales et qui a beaucoup amusé les élèves ! Je recommande, même pour la maison.
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